DÉDALES

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Les policiers qui enquêtent sur les affaires les plus violentes ou les plus sordides essayent de se protéger comme ils le peuvent. Toutes et tous racontent qu’il est souvent difficile de rentrer chez soi le soir, en laissant ces épouvantables dossiers dans un coin de leur tête pour passer à une vie en famille ou entre amis...

Dans le film de Bogdan George Apetri qui va suivre, un inspecteur roumain prénommé Marius va être justement confronté à ce genre de cas. Il doit essayer de découvrir qui est le violeur et le meurtrier d’une jeune novice, atrocement agressée une nuit où elle avait quitté son couvent pour se rendre en ville. Principal suspect, un chauffeur de taxi... L’affaire va alors se diffuser à la manière d’un poison dans l’esprit et le cœur du policier, bientôt confronté à ses propres démons...

Attention, la scène clef de « Dédales » est particulièrement rude mais elle est essentielle au récit de ce thriller malsain et douloureux, porté par deux acteurs remarquables : Ioana Bugarin et Emanuel Parvu...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA DISPARUE (Une jeune femme se volatilise sans plus jamais donner de nouvelle : enlèvement ? crime ? Au bout du mystère de ces deux thrillers, une explication douloureuse...) ou encore LA NONNE (La vie des jeunes religieuses n'est pas un calme chemin vers la divine sérénité : il arrive que le Mal croise leurs pas...).

Quel que soit le genre auquel il s’intéresse, le cinéma roumain impose avec le temps une singularité passionnante. Bodgan George Apetri, le réalisateur de « Dédales » fait partie de la génération qui porte justement cette nouvelle vague roumaine et qui n’hésite pas à aborder le film de genre, à mi-chemin entre le thriller et l’horrifique. En 2010, avec « Periferic », il associait drame familial et violence dans une étouffante histoire de réconciliation impossible... La Roumanie est une terre de cinéma depuis les tout débuts de l’histoire du 7e art mais sa relation avec le grand écran a été l’une des victimes collatérales des soubresauts politiques du pays...

Entre les années 20 et 40, plusieurs réalisateurs et acteurs locaux connaissent de grands succès populaires et leurs films commencent à voyager hors des frontières comme « Le rêve de Tanase » ou « Big bang »... La seconde guerre mondiale puis l’avènement de la dictature communiste pilotée par Moscou va réduire cet élan à néant. Le cinéma tombe sous le joug du pouvoir, réduit à un outil de propagande... Quelques cinéastes parviennent à échapper à la censure, parmi lesquels Liviu Ciuleil  qui reçoit le prix du meilleur réalisateur à Cannes en 1965 pour « La forêt des pendus », ou Lucian Pintilie qui choisira lui de s’exiler en France...

Au début des années 90, après la chute du régime Ceaucescu, le chantier est immense pour reconstruire une industrie cinématographique. Il faut attendre une décennie pour que de nouveaux talents émergent des ruines comme Christi Puiu récompensé sur la Croisette en 2005 pour « La mort de Dante Lazarecu » et bien entendu Cristian Mungiu, sacré lui par la Palme d’Or deux ans plus tard pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours » son impressionnant récit d’un avortement ordinaire dans les derniers temps du communisme... D’autres réalisateurs roumains comme Cristian Nemescu ou Corneliu Porumboiu portent également les couleurs de leur pays, dans lequel subsistent seulement 75 cinémas, la Roumanie accueillant en revanche nombre de productions internationales, attirée durant de nombreuses années par des coûts de production beaucoup plus bas...

Certes, beaucoup d'ingrédients habituels du cinéma roumain sont présents dans Dédales, dont de longs plans-séquences et des conversations très nourries, mais le film est cette fois un véritable thriller, avec une vraie cassure en son milieu et des péripéties qui tentent ...

Ce mois de juillet est éprouvant, aussi bien face à la chaleur qui assèche nos terres et nos corps, que les polars d’une brillante noirceur dans nos salles de cinéma climatisées. De La nuit du 12 à Dédales, en passant par Les nuits de Mashhad et As Bestas, on ne nous laisse ...

Après un précédent film passé quelque peu inaperçu – paru directement en VOD et DVD fin décembre 2021 – le réalisateur roumain Bogdan Georges Apetri revient cette fois avec un long métrage distribué en salle. Un film en deux parties bien distinctes.Dans la première, ...