CUISINE ET DÉPENDANCES

en VOD

C’est le 6 septembre 1991, sur la scène du théâtre La Bruyère, que débutèrent les représentations de Cuisine et dépendances. Devant le succès remporté, la pièce poursuivra sa carrière au théâtre Montparnasse jusqu’en juin 1992, récoltant, au passage, quatre Molières, dont celui du meilleur spectacle comique, du meilleur metteur en scène, pour Stéphan Meldegg, et des meilleurs auteurs, pour Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.

Logiquement, le cinématographe s’intéressa rapidement à ce phénomène en forme de huis clos, puisque nous restons côté cuisine durant toute la soirée, et, moins d’un an après la dernière représentation théâtrale, sortait sur les écrans Cuisine et dépendances (le film !).

Devant la caméra de Philippe Muyl se retrouvait la joyeuse bande d’acteurs qui avait créé la pièce : Zabou Breitman et Sam Karmann, le couple de bourgeois chez qui va se dérouler la soirée, Jean-Pierre Bacri, le copain râleur et provisoirement SDF, Jean-Pierre Darroussin, joueur de poker invétéré et frère de la maîtresse de maison, ainsi qu’Agnès Jaoui, la femme du célèbre animateur de télévision, pas vu depuis dix ans et en l’honneur duquel la soirée a été organisée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN AIR DE FAMILLE (1996) (Toujours drôles et cruels, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri passent de la soirée entre amis à la soirée en famille.) ou encore REMAKE (2006) (Autres retrouvailles, joyeuses et amères, pour un groupe d’amis ayant vécu les années 1970 en marge de la société. 30 ans ont passé...).

Quatre mois avant Cuisine et dépendances, sortaient sur les écrans français les films jumeaux d’Alain Resnais, Smoking et No Smoking, dont les scénarios, adaptés d’une pièce de l’Anglais Alan Ayckbourn, avaient été écrits par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri qui devaient obtenir, avec cette première collaboration pour le cinéma, le César du meilleur scénario. C’est en jouant l’Anniversaire d’Harold Pinter, dans une mise en scène de Jean-Michel Ribes, que ces deux là s’étaient rencontrés en 1987, décidant alors de faire un bout de chemin ensemble, à la ville, à la scène et à l’écran. Trois ans après Cuisine et dépendances, il y aura Un air de famille, réalisé par Cédric Klapisch et, également, César du meilleur scénario. C’est en 2000, avec le Goût des autres – encore et toujours César du meilleur scénario – qu’Agnès Jaoui passera à la réalisation.

Directeur artistique dans une grande agence de publicité puis responsable de la régie publicitaire du magazine fondé par Uderzo et Goscinny, Pilote – « Mâtin, quel journal ! » –, Philippe Muyl décida de se lancer dans le cinéma publicitaire et la réalisation de films d’entreprise. C’est en 1985 qu’il tournera (et produira) son premier long métrage, l’Arbre sous la mer, avec Christophe Malavoy et la radieuse et mystérieuse Eleni Dragouni, malheureusement admirée par trop peu de spectateurs. Le réalisateur-producteur mettra huit ans à rembourser ses dettes ! Après le succès de Cuisine et dépendances, Philippe Muyl connaitra à nouveau l’échec, avec Tout doit disparaître, une autre comédie menée par Didier Bourdon et Elie Semoun.

Lorsque Cuisine et dépendances sortit en avril 1993, certaines salles prenaient encore le temps de diffuser un court métrage avant les bandes annonces et les pubs. C’est ainsi que les spectateurs venus voir le film de Philippe Muyl purent découvrir le court métrage de Sam Karman, Omnibus, qui venait de recevoir l’Oscar hollywoodien et la palme d’or cannoise du meilleur court métrage. En 1999 et tout en poursuivant sa carrière de comédien, Sam Karmann réalisa Kennedy et moi, son premier long métrage dans lequel il dirigeait Jean-Pierre Bacri qui entretenait là son personnage de bougon ronchonnant, en jouant le rôle d’un écrivain cynique, désœuvré et suicidaire.

Dès leur première incursion au cinéma, le duo Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (scénaristes et protagonistes) a fait fort avec cette excellente adaptation cinématographique de leur pièce du même nom. Et il confirmeront par la suite avec l'adaptation de leur seconde ...

Pendant très longtemps, j'ai débordé d'enthousiasme pour ce film. J'ai toujours beaucoup d'estime pour lui. Mais je crois savoir ce qui m'a tellement plu jadis et qui, aujourd'hui, paraît un peu plus nuancé. C'est bien sûr le personnage joué par Jean-Pierre Bacri. Pour ...

J'ai mis le temps avant de m'exprimer sur le décès de Jean-Pierre Bacri, peut-être un peu mon côté "bougon" ou plutôt qui ne veut rentrer dans le moule. Je m'y prends un peu tard avec un vrai plaisir. Enfin.. Ce mec que j'ai découvert, fabuleux, dans une sombre (malgré ...