COMPARTIMENT N°6

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Une jeune Finlandaise prend un train à Moscou pour se rendre sur un site archéologique en Mer arctique. Elle est alors contrainte de partager son compartiment avec un inconnu. Cette cohabitation et d’improbables rencontres vont peu à peu rapprocher ces deux êtres que tout oppose. Tel est l’argument de COMPARTIMENT N°6  écrit par Andris Feldmanis, Livia Ulman et son réalisateur Juho Kuosmanen. 

A l’origine du film, un roman écrit par Rosa Liksom, que le réalisateur et ses deux coscénaristes ont largement remanié avec l’accord de la romancière : « Nous avons changé l’itinéraire, la décennie, par conséquent, le pays est passé de l’Union soviétique à la Russie, nous avons changé l’âge du personnage masculin et nous avons même changé son nom de Vadim à Ljoha. Lojha étant le nom d’un fou que nous avons rencontré dans un train pendant les repérages. Cela semblait donc approprié. » ont-ils ainsi déclaré au moment de la sortie du film. 

Il s’agit du second long métrage de fiction réalisé par Juho Kuosmanen, après OLLI MÄKI en 2016 qui obtint le Prix « Un certain regard » au Festival de Cannes cette année-là. Comme souvent, le second film d’un nouveau cinéaste s’oppose au premier pour affirmer sa singularité. Après une histoire d’amour assez classique, Kuosmanen s’est ainsi lancé dans la description d’une relation très particulière qui anime progressivement les deux protagonistes du film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MACADAM A DEUX VOIES (Le film de Monte Hellman arpente lui aussi les terres du road movie, c'est à dire un récit initiatique dont les protagonistes se découvrent peu à peu au fil du temps.) ou encore UNE LONGUE VIE HEUREUSE (Réalisé par le cinéaste russe Boris Khlebnikov, ce film se déroule dans la région de Mourmansk, lieu d'arrivée des héros de COMPARTIMENT N°6).

« C’était une bien meilleure idée sur le papier qu’en pratique » résume Juho Kuosmanen à propos du fait que le film se déroule en majeure partie dans un train ! De fait, le son était enregistré avec des micros cachés, l’équipe était par définition réduite au minimum en raison de ces espaces exigus. Et le cinéaste d’ajouter : « On manquait d’oxygène et cela sentait très mauvais ! ». Au final cependant, il est manifeste que ce contexte ferroviaire si particulier confère au film une atmosphère originale. 

Avec ce second long métrage, Juho Kuosmanen pose la singularité de son univers et de son regard. Diplômé de l’ELO, l’école de cinéma d’Helsinki, il a d’abord réalisé deux courts métrages dont le premier fut distingué par la Cinéfondation de Cannes. Suivit  THE PAINTING SELLERS, un moyen métrage de fiction, lauréat de cette même Ciné fondation. Il met également en scène des opéras et des pièces de théâtre, ainsi que d’autres courts métrages muets avec de la musique et des bruitages en direct. Enfin, il a cofondé et dirige  un petit festival de cinéma dans sa ville natale de Kokkola. 

Le film est l’occasion de découvrir les réalités méconnues des « pétroglyphes », ces dessins symboliques  gravés sur une roche naturelle. Pour Kuosmanen, elles sont les marques durables du passé. Mais dans le même temps, elles représentent selon lui la peur de la mort : « Nous ne voulons pas disparaître à jamais, nous voulons qu’on se souvienne de nous. COMPARTIMENT N°6 est mon pétroglyphe à moi ! J’espère qu’il restera là longtemps après mon départ. »

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