COMME DES ROIS

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Troisième film de fiction de Xabi Molia après 8 fois debout et Les conquérants, Comme des rois réuni Kad Merad et Kacey Mottet Klein dans une comédie dramatique qui n’est pas sans rappeler ce que le cinéma britannique fait le mieux soit un cinéma drôle et social à la fois.

Le long métrage suit Joseph qui ne parvient pas à joindre les deux bouts. Sa petite entreprise d’escroquerie au porte-à-porte est sous pression depuis que le propriétaire de l’appartement où vit toute sa famille a choisi la manière forte pour récupérer les loyers en retard. Joseph a plus que jamais besoin de son fils, mais Micka rêve en secret d’une autre vie.

Dans cette famille royale de l’arnaque, aux côtés de Kad Merad et Kacey Mottet Klein, on retrouve également Sylvie Testud, Tiphaine Daviot. Le film, en plus d’être une comédie sur l’escroquerie est un portrait des zones périurbaines de la France, souvent un peu délaissées.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE FULL MONTY DE PETER CATTANEO (Les deux films s'intéressent aux méthodes de survie de laissés à la marge.) ou encore ARRÊTE-MOI SI TU PEUX DE STEVEN SPIELBERG (Nous sommes toujours dans le contexte de l'arnaque mais un cran largement au-dessus).

Comme l’explique Xabi Molia, le réalisateur, l'idée du pitch du film lui est venue à la suite d'une petite péripétie qui lui est arrivée lorsqu'il se trouvait un jour à la gare Montparnasse. Un inconnu lui avait alors raconté une histoire invraisemblable pour le pousser à lui donner de l'argent. Le metteur en scène accepta de lui remettre un billet de 20 euros et repensa ensuite aux ressources que cet homme avait dû déployer pour arriver à ses fins. De là il s’est mis à penser au quotidien de celui-ci, à ce qu’il devait dire le soir à sa femme quand il raconte sa journée mais aussi à la notion de transmission. Tout ce savoir de l’arnaque, toute l’évolution de ce milieu avec internet et la peur grandissante des gens à ouvrir leur porte devait bien aller quelque part.

Le film explore également ces zones périurbaines françaises, pas tout à fait la campagne, pas encore la ville. Un peu laissée pour compte, comme les personnages de Comme des rois, qui sont eux aussi à la marge, au bord de l’économie. Le film traverse des paysages très différents constituant tout un panorama de la France d’aujourd’hui comme la cité, les quartiers pavillonnaires, les zones industrielles ou encore les jardins ouvriers. Le tout sur un ton particulièrement humoristique comme ce que sait faire le cinéma britannique à la The Full Monty ou Les Virtuoses. Ce tournant comique et plus léger pour un film social a été apporté à Xabi Molia par le tournage de son précédent film, le documentaire Le Terrain, sur un club de jeunes footballeurs à Aubervilliers.

Pour incarner ce type d’arnaqueur à la bonne tête, proche de monsieur tout le monde, Kad Merad s’est vite imposé dans la tête de Xabi Molia. C’est en particulier sa prestation dans la série Baron Noir, qui a convaincu le réalisateur. L’acteur a accepté le rôle en 24h. Et, fait du hasard, Kad a lui-même, dans sa jeunesse, fait de la vente au porte-à-porte et était conscient du côté un peu arnaque de la pratique. Il a également grandi en banlieue mais pas dans des quartiers difficiles, plutôt dans ces zones pavillonnaires que le film explore, « cette France périphérique où on s’ennuie un peu » comme dirait le cinéaste. A noter que quelques semaines avant la sortie de Comme des rois, Kacey Mottet Klein incarnait déjà un fils de la classe ouvrière en difficulté dans Vent du Nord de Walid Mattar.

J'ai toujours su que Kad Merad ferait un bon acteur dramatique et il en apporte la preuve dans ce magnifique film. Il a même réussi à me faire verser une larme lors de la (très belle) séquence finale. On est certes dans un univers assez familier à la Ken Loach/Dardenne ...

Si les films avec Kad Merad jouissent d’habitude d’une belle promo, celui-ci est sorti rapidement. Pourtant, il a de nombreux points d’intérêts… Joseph vit en appartement avec son fils, sa fille, son petit-fils et sa femme. Il a fait 2 ans de prisons et il est encore ...

A force de jouer avec le feu, on fini par se brûler... sinon, la relation père-fils entre Kad Merad et Kacey Mottet Klein est très bien faite, tellement juste. Ces rois de la galère n'en finissent pas de plonger, jusqu'au dénouement qui comporte cependant une lueur d'espoir, ...