CAHIERS NOIRS RONIT

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C’est un long poème audiovisuel sur la vie d’une actrice, d’une soeur, et sur le fait qu’elle ait, elle-même, incarné au cinéma la vie de sa propre mère. Avec des extraits de films de familles, de films tournés ensemble, le cinéaste israélien Shlomi Elkabetz a composé un hymne à sa soeur Ronit.

« Cahiers noirs II », comme son titre l’indique, est le deuxième volet de la saga réalisé par l’artiste consacré à une passion familiale et créatrice. Le film sous titré « Ronit »  fait suite à « Cahiers Noirs I Viviane ».

Le premier film avait été écrit avec sa soeur, le second a été assumé entièrement par Shlomi, comme un prolongement et un travail de deuil, après le décès prématuré de Ronit, à l’âge de 51 ans. Préparez vos mouchoirs.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE FILMEUR DE ALAIN CAVALIER (2004) (Dix années d'un journal vidéo rassemblées par Alain Cavalier qui se tend le miroir de sa vie et montre son humanité en même temps que son art. Un grand document autobiographique.) ou encore TARNATION DE JONATHAN CAOUETTE (2004) (Un récit filmé signé d'un jeune Américain qui, à partir d'une multiplicité de documents familiaux et personnels, a revisité son histoire. Tragique et passionnant.).

Le 19 avril 2016 disparaissait la grande actrice israélienne Ronit Elkabetz des suites d’un cancer. Elle s’était imposée en Israël et en France comme une artiste charismatique, une tragédienne hors pair et surtout comme une femme porte-parole de toutes les femmes.

Shlomi Elkabetz son jeune frère -il a 8 ans de moins qu’elle- a rassemblé le travail coréalisé avec elle, tous les documents vidéos disponibles, pour poursuivre l’oeuvre entamée dans le premier volet. Dans un impressionnant jeu de miroirs le film raconte la fille qui joua sa propre mère au cinéma, sa profession, sa passion. Il est fait référence évidemment à la fameuse trilogie autobiographique qu’ils avaient préalablement réalisés ensemble : “Prendre femme” (2004 ), « Les sept jours » (2008) et « Le procès de Viviane Amsallem » (2014).

Ce fut un travail dantesque à partir de 600 heures de rushes réalisées sur des décennies et sur différents supports. Il fallut 400 heures de montage étalés sur quatre longues années avant de finaliser les deux « Cahiers noirs ». Un travail de mélancolie, un travail élégiaque sur la famille et le sang.

"Cahiers Noirs 2 Ronit" bouleverse d’autant plus que l’on connaît la fin de l’histoire, et que ce second volet s’en approche inéluctablement. Comme pour le premier, le titre est flou avant que la focale ne le rende net. Ce qui tout de même frappe au générique, ...