BULLET TRAIN

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Bullet train a beau se passer dans le train à grande vitesse qui relie Tokyo à Osaka, il pourrait aussi bien se dérouler n’importe où, et le spectateur n’en serait ni plus ni moins dépaysé, puisque la majeure partie de l’action – et il y en a beaucoup- a lieu à l’intérieur du train, un peu comme dans Meurtre dans l’Orient-Express.

Le film commence avec Ladybug, un agent spécial qui a pour mission de récupérer une valise dans le train et de descendre  à la station suivante. Comme il sort de thérapie, il a renoncé à la violence et ne porte pas d’arme. Mais les choses se compliquent lorsqu’il se rend compte que de multiples autres agents sont à bord du train, avec peut-être des objectifs similaires au sien.

Le réalisateur David Leitch, ancien cascadeur et doublure de Brad Pitt, a réuni une brochette d’excellents interprètes pour animer cette comédie d’action intense et sophistiquée. Le film brasse de multiples influences, notamment celles de Tarantino et des Wachowski, mais Brad Pitt lui apporte une personnalité particulière avec son attitude décontractée et désabusée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SNOWPIERCER (La majeure partie de l'action a lieu dans un train en marche.) ou encore SOURCE CODE (Mêmes éléments d'une intrigue qui voit le héros chercher à extraire d'un train une valise remplie d'explosifs.).

Avant Bullet train, Brad Pitt et le réalisateur David Leitch se connaissaient depuis longtemps. Leitch avait été la doublure de l’acteur sur plusieurs films, notamment  Fight club (1999), Ocean’s eleven (2001), Troie (2004) et Mr et Mrs Smith (2004). Leitch est ensuite passé à la réalisation en se spécialisant dans les films d’action comme John Wick (2014), Atomic blonde (2017), Deadpool 2 (2018) ou Fast and furious : Hobbs and Shaw (2019). Dans Deadpool 2, Brad Pitt faisait une apparition, alors que Ryan Reynolds jouait le rôle principal. Ici, c’est l’inverse : Reynolds apparaît brièvement dans le rôle de l’agent indisponible que Brad Pitt doit remplacer. 

Joey King qui joue Prince, la fille de White death, est américaine et s’est entraînée trois heures par jour pour parfaire son accent anglais dans la version originale. Son personnage lit le roman Shibumi dont le héros est un assassin russo-japonais qui tue son père. Sandra Bullock joue la référente de Ladybug et lui parle pendant la majeure partie du film dans l’oreillette. Elle devait être jouée par Lady Gaga qui a décliné parce qu’elle était engagée sur House of Gucci à la même époque. Bien que situé au Japon, le film a été entièrement tourné dans les studios Sony à Los Angeles, et sur deux plateaux seulement, à cause du covid. Etant donné la grande stabilité du bullet train, il n’a pas été jugé nécessaire de tourner sur un vérin hydraulique, comme c’est habituellement le cas pour simuler les cahots d’un train en mouvement.  

A l’origine, Antoine Fuqua devait réaliser l’adaptation du livre de Kotaro Isaka. Il avait l’intention d’en faire un film dramatique, un peu à la façon de Piège de cristal sur un train, mais la production a préféré développer l’aspect comique, et dans cette optique, a fait appel à David Leitch. Parmi les influences du film, celle de Jackie Chan est notable pour sa façon de mélanger l’action et la comédie au cours des scènes de combat. Le film a coûté 90 millions de dollars (dont 20 pour Brad Pitt) et en a rapporté 200 millions dans le monde.

Hormis la promesse du retour du grand Brad Pitt dans un registre comique où il a toujours excellé, il y avait peu de choses attrayantes dans ce Bullet Train, quasi unique blockbuster hollywoodien en un été trop chaud pour végéter dans les salles obscures mal climatisées. ...

Il y aura fort à parier que les gardiens du temple se lamenteront encore et parleront de Bullet Train comme d'un sous Guy Ritchie (comme s'ils avaient déjà aimé un de ses opus post Snatch, les coquins !), voire d'une Tarantinade fatale. Tout comme ils vous diront sans doute ...

A l’inverse de Nope qui concentrait sur cet été grand nombre d’attentes, Bullet Train a cette chance de ne pas faire preuve de prétention. Hormis le fait qu’il permette le retour du très rare Brad Pitt, capitalisant sur sa coolitude par une infusion lente des rôles dans ...