BARCELONA

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Réalisé en 1994 par l’Américain Whit Stillman, devenu célèbre quatre ans plus tard grâce à son film Les derniers jours du disco, Barcelona raconte l’histoire de Ted, un jeune américain de l’Illinois travaillant en Espagne, à Barcelone plus précisément, pour le compte d’une firme américaine, et qui reçoit un jour, la visite inopinée de son cousin Fred, officier de marine de son état. Un cousin un tantinet envahissant qui, en quelques mois, réussira à bouleverser de manière irrévocable la vie de Ted, tant dans son travail que dans son rapport aux femmes, que dans son voisinage.

Traité sur le mode de la comédie, le film adopte un ton léger au début, avant de basculer dans une certaine gravité par la suite, sans jamais pour autant verser dans le drame pur et dur. Pour jouer les personnages des deux cousins Ted et Fred, Whit Stillman engagea les comédiens Taylor Nichols et Chris Eigeman à qui il avait déjà confié les deux rôles principaux de son précédent film Metropolitan, les sollicitant à nouveau par la suite pour Les derniers jours du disco. A noter que Taylor Nichols qui interprète Ted, rencontra celle qui allait devenir sa femme, une Espagnole nommée Margarita, sur le tournage de Barcelona.

Vous reconnaîtrez  dans le rôle de Marta, l’actrice américaine Mira Sorvino, qui devait par la suite, en 1995, rafler l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour sa prestation dans le film de Woody Allen Maudite Aphrodite. Barcelona est aussi le premier film de Whit Stillman à avoir bénéficié de l’appui financier d’un studio, à savoir Castle Rock entertainment. Hasta la vista !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AVANTI (Une comédie romantique se situant en Italie, dans laquelle des Américains sont confrontés à la culture méditerranéenne.) ou encore PRÉPAREZ VOS MOUCHOIRS (Tout comme Taylor Nichols et Chris Eigman avaient tourné dans un précédent film de Whit Stillman, les deux acteurs Gérard Depardieu et Patrick Dewaere avaient déjà tourné sous la direction de Bertrand Blier dans "Les valseuses".).

You seem very intelligent for an American. Vous avez l’air très intelligent pour un américain. Cette réplique donnée par le personnage de Marta à l’intention de Fred, le cousin, le réalisateur Whit Stillman se l’est entendue dire en vrai, par une espagnole. Tout ce que vous venez donc de voir dans Barcelona, n’est pas que pure fiction.

Stillman s’est de son propre aveu, librement inspiré de sa propre expérience puisqu’il vécut à Barcelone au siècle dernier, et ce au début des années 80 pour être précis, officiant en tant que journaliste correspondant pour le compte de journaux américains. C’est durant cette période qu’il fit la connaissance de la jeune Ibérique qui lui balança la réplique précitée et qui allait plus tard, devenir sa femme, de même qu’il entama sa relation avec le septième art. Relation qui débuta de manière purement fortuite et commerciale, puisque Stillman y alla au culot en contactant des cinéastes espagnols les assurant de sa capacité à vendre leurs films à des chaînes de télévisions latino américaines qui diffusent en langue espagnole justement. Il fit cela tant et si bien qu’il dégota même des petits rôles dans certains films, le plus mémorable étant dans l’humoristique Sal Gorda de Fernando Trueba, réalisateur plus tard de Belle époque et de Chico et Rita entre autres.

Rentré ensuite aux USA, Stillman abandonne sa carrière de journaliste pour se consacrer au cinéma, non plus en tant que vendeur de films étrangers à des chaînes de télévision, ni en tant qu’acteur de seconds rôles, mais avec la ferme intention de passer derrière la caméra. Il écrit le scénario de son premier long métrage Metropolitan, ne lui trouve aucun financement officiel mais ne se décourage pas pour autant, allant jusqu’à vendre sa propre maison pour cinquante mille dollars et se faisant persuasif auprès de sa famille et de ses amis proches pour boucler son budget. L’avenir lui donnera raison puisque la qualité de ce premier opus lui permettra de tourner ensuite Barcelona dans des conditions beaucoup plus confortables, avec l’appui comme je vous le disais avant le film, d’un studio hollywoodien.

Barcelona a pour base donc, certains événements vécus par son réalisateur, et romancés par la suite, tout comme ce fut le cas plus tard pour Les derniers jours du disco, que Stillman tourna à partir de ses souvenirs d’oiseau de nuit dans les discothèques de Manhattan.

Ha tiens Kubrick a adoré ce film ; comme quoi ce garçon a bon goût. L'intrigue est très chouette ; si ce n'est pas la suite directe de Metropolitan, c'en est au moins le rejeton spirituel, car on y retrouve la même ambiance, les mêmes thématiques. Les personnages, ici moins ...