ANNA KARENINE

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Après Greta Garbo, Vivien Leigh ou encore Sophie Marceau, c’est au tour de Keira Knightley de se glisser dans la peau du personnage imaginé par le romancier Léon Tolstoï en 1877. Derrière la caméra, la comédienne retrouve Joe Wright, qui l’a dirigée dans Orgueil et préjugés et Reviens-moi.

Dès les premiers plans, cette adaptation affiche des choix de mise en scène très marqués cette Anna Karénine va se dérouler dans l’espace d’un théâtre. Déplacer l’univers du  roman sur les planches c’est le pari risqué -et gagné- du réalisateur. De fait, loin d’enfermer le récit, ce cadre se transforme en atout grâce à une écriture cinématographique inventive et dynamique.

Une caméra virtuose et une narration toute en fluidité se mettent au service de cette histoire de passion absolue entre Anna Karénine, épouse d’un homme austère campé par Jude Law, et le jeune officier Vronski. Une liaison adultère, qui va déchaîner les foudres d’une société intraitable, et que le scénariste Tom Stoppard, coauteur de Shakespeare in Love, fait vivre avec lyrisme.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HAMLET (1996) (Parce que cette version d'"Hamlet" est, comme "Anna Karénine" de Joe Wright, le film de tous les excès : Kenneth Branagh reprend l'intégralité du texte de Shakespeare, filmé dans un style baroque.) ou encore ANNA KARENINE (LOVE, 1927) (Greta Garbo a interprété deux fois le personnage d'Anna Karénine. Cette première version, muette, est très infidèle au roman, avec en particulier une fin heureuse.).

Pour le metteur en scène Joe Wright situer cette adaptation dans un théâtre est une façon de renvoyer à la recherche identitaire de la haute société dans la Russie impériale. Les aristocrates et les grand bourgeois vivaient alors en représentation. Ces classes sociales, tournant le dos à la culture russe, regardaient vers la France, leur modèle culturel. Il fallait se conformer aux bonnes manière françaises, adopter la mode parisienne… Tout comme cette société russe en crise d’identité, Anna Karénine traverse un moment particulier, le rôle qu’elle endossait ne la satisfait plus et elle va se révéler à travers une passion dévorante. Par ailleurs, l’univers des planches est une forme de retour aux sources pour le réalisateur dont le père possédait un théâtre de marionnettes et ce lieu garde une dimension magique pour lui.

Wright n’a pas voulu faire de son Anna Karénine, un film en costumes de plus. Ses consignes à la costumière Jacqueline Durran étaient de ne pas s’attacher à recréer des tenues des années 1870 dans un esprit naturaliste. Comme l’aristocratie russe de cette époque était fascinée par la France, les costumes ont été plus ou moins relookés en regardant du côté des années 1950, grande époque de la haute couture, afin de souligner la modernité d’Anna. Des anachronismes en accord avec les parti pris de stylisation de la mise en scène. Un Oscar et un BAFTA (son équivalent britannique) ont couronné le travail de Jacqueline Durran sur le film.

Grand amateur de danse, Wright ne cache pas son admiration pour le fameux bal du Guépard de Luchino Visconti. « J’ai conçu Anna Karénine comme un ballet avec des mots », confie le cinéaste, soucieux d’explorer les limites entre danse et simple mouvement des acteurs au sein d’une scène. Que dit-on par des gestes que l’on n’exprime pas forcément par des mots ? Voilà le genre de questions sur lesquelles il a travaillé avec le chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui, qui a fait répéter les comédiens pendant six semaines. Sa chorégraphie a d’ailleurs été récompensée par un Fred and Adele Astaire Award.

Ah, Tolstoï ! Anna Karénine, Guerre et Paix, Les Misérables, Astérix chez les Goths... Bref, un auteur massif. Il faut du courage pour adapter Tolstoï, car si ses romans sont d’une incroyable richesse, on a bien vite fait de se perdre dans cette densité, et de perdre de ...

L’écrivain russe Leon Tolstoï a régulièrement été adapté au cinéma. Le long-métrage le plus connu est sans doute la version de Guerre et Paix mise en scène par Serge Bondartchouk sorti en 1968, tourné en 70mm, dont l’un des montages fait plus de six heures et considéré ...

La Russie est un théâtre, Anna Karénine est sur la scène. L'héroïne est une danseuse, elle évolue comme telle, dès la première scène où on l'habille tandis qu'elle virevolte gracieusement. La fausseté des décors est superbement mise en scène, faisant de chaque instant ...