10000

en VOD

Si le nom de Roland Emmerich vous est familier, vous savez déjà qu'il est synonyme de démesure et de blockbuster. Après l'invasion des extraterrestres dans Indepenence Day, la saga égyptienne tendance futuriste qu'était Stargate et l'apocalypse climatique du Jour d'après, le réalisateur d'origine allemande se penche sur la fresque préhistorique. D'où le 10 000 du titre, qui renvoie à l'époque où se déroule le film : 10 000 ans avant notre ère, quand le quotidien des hommes avait beaucoup à voir avec la chasse aux mammouths.

Comme toujours avec Roland Emmerich, c'est du côté des effets spéciaux que l'accent est mis. A ceux qui lui reprochent une vision quelque peu excentrique du néolithique – notamment parce que les hommes parlent dans le film un anglais relativement courant – Harald Kloser, scénariste, compositeur et producteur de 10 000, répond qu'il n'a jamais cherché à être réaliste. L'objectif du film tient en une phrase : repousser les limites du possible. En l'occurrence, faire revivre à l'écran des animaux depuis longtemps disparus, comme le mammouth ou le tigre aux dents de sabre.

C'est toutefois une histoire très humaine que raconte 10 000, mêlant histoire antique, via les références à la civilisation égyptienne, mythologie grecque, avec une allusion à la cité engloutie de l'Atlantide, et un peu de science-fiction tendance Stargate.

Si l'interprète principal du film est un relatif inconnu, le visage de Camilla Belle devrait vous parler. Pas forcément parce que la jeune Américaine tenait le premier rôle de La Ballade de Jack And Rose aux côtés de Daniel Day Lewis, mais plutôt parce qu'elle donne la réplique à George Clooney dans la désormais cultissime publicité pour Nespresso. De la Préhistoire à la cafetière à capsules, il n'y a finalement qu'un pas, que nous vous proposons de franchir avec 10 000. Dépaysement garanti !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GUERRE DU FEU ou encore GODZILLA .

Le rendu des animaux préhistoriques, plus vrais que nature, est sans conteste la grande réussite de 10 000. Pour aboutir à ce résultat, Roland Emmerich s'est adressé à une spécialiste des effets numériques : Karen Goulekas, qui se fit un nom au sein de l'équipe du Cinquième élément de Luc Besson avant de superviser les effets visuels de Spiderman. Avec 10 000, elle signe sa troisième collaboration avec Roland Emmerich, qui 'avait déjà embauchée pour Godzilla et Le Jour d'après. Après de nombreuses recherches sur la Préhistoire, mais aussi une longue observation des mouvements des éléphants et félins contemporains, c'est à partir de maquettes modélisées en 3D qu'elle a fabriqué ses animaux préhistoriques, par la suite animés et intégrés aux images tournées en live, notamment en Nouvelle-Zélande et en Namibie.

Du côté du design de ces créatures, on retrouve le nom de Patrick Tatopoulos, un Français habitué à relever des défis de taille, puisque c'est à lui que l'on doit le look des extraterrestres d'Indepenence Day, et du Godzilla de Roland Emmerich, mais aussi des terrifiantes créatures de Pitch Black, ou des vampires loup-garous d'Underworld. Joli bestiaire...

En relevant le défi de la Préhistoire au cinéma, Roland Emmerich succède à une longue série de réalisateurs, à commencer par les mythiques Cooper et Schoedsack, qui proposaient dès 1933 de rencontrer les dinosaures cohabitant avec King Kong sur l'île du Crâne. Plus de soixante-dix ans plus tard, Peter Jackson, profitant de l'héritage du Jurassic Park de Steven Spielberg, revisitait ce grand classique du cinéma.

Mais Roland Emmerich semble s'être plutôt inspiré du Un Million d'années avant Jesus Christ de Don Chaffey, resté célèbre pour les courbes de Raquel Welch et les effets spéciaux de Ray Harryhausen.

Côté film d'auteur, personne n'a oublié la mythique ouverture de 2001 L'Odyssée de l'Espace de Stanley Kubrick, pas plus que La Guerre du Feu de Jean-Jacques Annaud, César du meilleur film en 1981 et référence absolue en termes de réalisme. C'est d'ailleurs dans ce dernier film que se trouve l'origine de 10 000 : fan de La Guerre du Feu depuis toujours, Roland Emmerich estimait en effet qu'il était temps de refaire un film qui redonnerait vie à la Préhistoire...