Le cœur en braille n’est que le 3e film de réalisateur de Michel Boujenah. L’artiste a, il est vrai, été bien occupé devant une caméra avant d’avoir l’opportunité de passer derrière. Star du music-hall comme on disait avant le one-man show ou le stand-up, le comédien s’est illustré sur scène depuis ses débuts en 1980 en s’affichant le plus souvent en solo dans des spectacles qui ont connu un immense succès comme Les magnifiques, L’ange gardien ou Elle et moi.

Le cinéma a évidemment vite repéré la nature et le verbe haut en couleurs de Boujenah, lui confiant sur grand écran des rôles oscillant souvent entre comédie et tendresse : Tranches de vie de François Leterrier et Trois hommes et un couffin en 1985, Levy et Goliath de Gérard Oury en 1987, puis La totale en 1991, Le nombril du monde d’Ariel Zeitoun en 1993 ou « Les misérables » de Claude Lelouch en 1995 avec un face à face d’anthologie en compagnie Annie Girardot…

C’est en 2003 que Boujenah décide de tourner son premier long métrage et fort logiquement, le ton comme la forme du film est totalement raccord avec sa personnalité ! Père et fils raconte comment un homme à l’automne de sa vie décide de s’offrir un ultime printemps en compagnie de ses deux fils avec lesquels il n’a plus de lien, s’inventant une maladie pour les convaincre de le revoir. Le trio Philippe Noiret-Pascal Elbé-Charles Berling fait merveille dans ce conte familial qui séduira près d’un million 200 mille spectateurs, à la grande surprise de Michel Boujenah, obligé de courir nu un matin place de la Concorde à Paris pour respecter un pari sur le nombre d’entrées ! Le réalisateur retrouvera Philippe Noiret en 2007 dans Trois amis (ultime film de l’acteur), aux côtés de Mathilde Seigner, Pascal Elbé et Kad Merad dans un vaudeville sur les péripéties de l’amitié confrontée aux aléas de la vie… 700 000 personnes iront voir le film en salles, preuve de l’attachement du public à l’univers du comédien-metteur en scène…

Sa filmographie