Ceux qui suivent le travail du metteur en scène Dany Boon depuis ses débuts en 2006 avec La maison du bonheur mesurent pleinement les progrès accomplis jusqu’à ce 5e long métrage... Non pas que l’acteur-réalisateur-auteur-producteur ait négligé par le passé la qualité de filmage mais au fil de ses propres films, il hausse le niveau de jeu comme on dit ! Supercondriaque avait déjà marqué une évolution avec plus d’action mais là, dans Raid Dingue, Dany Boon verse franchement dans le spectaculaire : je pense notamment aux scènes se déroulant au château de Vaux-le-Vicomte, qui n’ont rien à envier aux productions hollywoodiennes, que ce soit en matière de rythme ou d’effets spéciaux.

L’idée de consacrer un film aux forces d’élite de la police nationale a germé plusieurs années avant le tournage. Dany Boon a rencontré les responsables du Raid, lesquels voyaient au départ d’une œil plutôt dubitatif débarquer le réalisateur de Bienvenue chez les Ch’tis au cœur de leur QG ! Après les attentats de janvier 2015, ce qui était une envie de cinéaste s’est transformée en désir plus ardent de saluer le rôle de ces femmes et hommes qui sacrifient parfois leur vie pour sauver la nôtre... Au plus haut niveau de l’Etat, il a même été décidé (chose rare), d’ouvrir les portes du centre d’entrainement du Raid au tournage et d’y faire participer certains cadres formateurs. Derrière le volet comédie du film, cela renforce aussi sa crédibilité.

Mettre en scène les forces d’élite n’est jamais chose aisée : le spectateur habitué aux images des chaines d’info veut être bluffé, surpris quand il paie pour aller voir ce genre de long métrage. Sans céder à la surenchère, certaines productions méritent d’être soulignées comme La chute du faucon noir de Ridley Scott, Démineurs et Zero dark thirty de Kathryn Bigelow, Green zone de Paul Greengrass ou chez nous déjà « L’assaut » de Julien Leclerc. En se focalisant sur l’humain, ils gagnent même en efficacité...

Sa filmographie