WHEN YOU FINISH SAVING THE WORLD

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Quand un parent et son enfant ne peuvent plus communiquer, comment comblent-ils ce manque ? C’est la question que pose Jesse Eisenberg pour son premier film en tant que réalisateur, passé par la semaine de la critique à Cannes et le festival de Sundance en 2022. Soit Ziggy (joué par la star de Strangers Things Finn Wolfhard) enfermé dans sa chambre à chanter des ballades pop-folk en streaming pour ses fans du monde entier. Il ne communique plus avec sa mère, Evelyn, jouée par Julianne Moore.   

On pourrait se dire que ce sujet classique n’a rien à nous apprendre. Sauf que dans When You Finish Saving the World, Evelyn s’occupe d’héberger des femmes victimes de violences conjugales. Avec elles, leurs enfants peuvent rester dans cet établissement. On pense forcément au grand film indé des années 2010, State of Grace, qui lui prenait place dans un établissement pour recueillir des enfants violentés ou abandonnés par leurs parents. Tout l’intérêt du film d’Eisenberg provient du contraste entre le dévouement des deux protagonistes pour les autres mais le renfermement total qu’ils ont l’un à l’égard de l’autre. La question dépasse l’éternel conflit parent-enfant ; il raconte quelque chose de l’incapacité de partager un même langage avec les gens qu’on aime alors qu’on pourrait déplacer des montagnes pour des inconnus.   

Ziggy tombe sous le charme d’une camarade très politisée à gauche, Lila (Alisha Boe) pendant qu’Evelyn transfert son amour maternelle sur Kyle (Billy Bryk), un des enfants du centre. Et forcément, tous les deux courent à l’échec dans leur désir de chercher ailleurs des réponses. When You Finish Saving the World est un beau film, parfois drôle, qui rappelle que juste en tournant la tête, on trouve un parent, un enfant, un ami qui ne demande qu’à être aimé, regardé et écouté.  

Dans le même genre, vous pourriez aimer 90’s, autre film réalisé par un acteur de talent, Jonah Hill, qui raconte tout un pan de la jeunesse américaine des années 1990, avec une bande originale incroyable.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver J'AI TUÉ MA MÈRE (Le premier film de Xavier Dolan parle des relations difficiles mère-fils.) ou encore 90'S (Dans les deux cas, un acteur de grand talent (Jonah Hill et Jesse Eisenberg) passe à la réalisation pour raconter la banlieue américaine filmée avec tendresse et humanité.).

Et si on s’arrêtait deux minutes sur la carrière incroyable de Julianne Moore ? Contrairement à bon nombres d’actrices hollywoodiennes qui, passées 40 ans, sont considérées comme trop vieilles par l’industrie (sujet contre lequel luttent ardemment des actrices comme Natalie Portman ou Jessica Chastain), Julianne Moore continue d'enchaîner des rôles passionnants, divers, magnifiques. Et dans son cas, elle a peut-être même des rôles plus forts depuis 20 ans (jusqu’à un Oscar en 2015 pour Still Alice) que dans sa jeunesse.   

Bien sûr, dans les années 1990, elle décroche déjà des rôles importants, dans Short Cuts de Robert Altman, Jurassic Park : Le monde perdu de Steven Spielberg ou le génial Boogie Night de Paul Thomas Anderson. C’est surtout la rencontre avec trois cinéastes qui donnent une vraie couleur à sa carrière. D’abord, les frères Coen, pour The Big Lebowski, en font une icône du cinéma indépendant grand public. Et puis, il y a Todd Haynes, qui, depuis Safe en 1995 en a fait une de ses actrices fétiches, jusqu’à son dernier en date May December.   

Julianne Moore n’a en réalité jamais connu de creux de carrière - ce qui est presque unique dans le cinéma américain contemporain pour une actrice à l'exception peut-être de Meryl Streep. Elle embrasse aussi bien la S.F. d’Alfonso Cuarón pour Les Fils de l’Homme que les comédies comme Crazy, Stupid, Love de Glenn Ficarra et John Requa en passant par les drames intimes tel A Single Man de Tom Ford. Même les grosses machines font appel à elle : elle participe aux sagas Hunger Games ou Kingsman. Reste que ce cinéma-là lui donne surtout des seconds rôles.   

La vraie Julianne Moore, en tout cas celle qui peut offrir tout son talent, se retrouve dans les films indépendants qu’elle enchaîne depuis au moins 20 ans. Parmi eux, Tout va bien ! The Kids Are All Right de Lisa Cholodenko (2010) dans lequel elle joue avec Annette Bening un couple de mères obligée de retrouver le père biologique de leurs enfants. Et puis, il y a le grand film sous-estimé de David Cronenberg, Maps to the Stars (2014), où elle incarne une actrice en crise. Si le film lui a valu prix et nominations, il n’a pas forcément rencontré son public. Dommage, car la grande Julianne Moore y est impériale. Son beau rôle dans When You Finish Saving the World nous le prouve une nouvelle fois : donnez-nous des films avec elle, encore et toujours ! 

Ziggy occupe son temps en faisant des live-streaming musicaux, mais sa vie paisible est perturbée lorsqu’il veut plaire à une fille.Pour résumer, ce que Jesse Eisenberg tente de nous dire c’est que les influenceurs sont bêtes. Par exemple, il y a cette scène où il demande ...