TONNERRE

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Connaissez-vous Tonnerre? Un coin des plus tranquilles de l'Yonne (un peu plus de 5000 habitants au dernier recensement). Pas vraiment le genre d'endroit où on irait planter ses caméras pour tourner un film. Guillaume Brac, si. Et plus si affinités puisqu'il a pris comme titre pour son premier long métrage, le nom de cette bourgade.

Repéré en 2012 avec la sortie d'Un monde sans femmes, moyen métrage, déjà situé au delà du périph', en bord de mer sur la côte d'Opale. Avec Tonnerre, Brac, rejeton de Jacques Rozier et de Rohmer, confirme l'idée d'un cinéma provincial. Au bon sens du terme. Maxime, le personnage principal, est un rocker en panne d'inspiration qui a besoin de quitter Paris, pour aller se ressourcer chez son père, trouver l'inspiration pour son nouvel album. Là-bas, c'est l'amour qui va lui tomber sur le coin de la gueule, avec l'irruption de Mélodie, une fille à peine moins paumée que lui.

Tonnerre est donc un film cabossé, mais toujours attachant, notamment dans cette manière de raconter des gens plus qu'une histoire, de suivre à la trace des lignes de fuite sans se soucier d'où elles iront. Brac est un observateur brillant parce qu'il sait se faire discret, laisser ses personnages vivre leur vie, pour le meilleur et pour le pire. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DITES-LUI QUE JE L'AIME (La passion d'un jeune homme pour une femme mariée vire à l'obsession.) ou encore PAS SON GENRE (La relation amoureuse entre un professeur parisien muté à Arras et une coiffeuse. Un climat similaire à celui de Tonnerre.).

Dans Tonnerre comme dans tous les films de Guillaume Brac, le lieu de l'action est quasiment aussi fondamental que le récit. Brac conjugue géographie de la province et topographie des sentiments.

Brac n'a jamais caché la petite part d'autobiographie qui traverse son travail, cette approche de la solitude, qu'il a lui même connue mais paradoxalement dans une grande ville. De son propre aveu, il n'est pas question de faire de la sociologie ou de l'ethnographie, mais plutôt de ressourcer ses thèmes en les filmant dans des endroits rarement vus à l'écran. Chez Brac, pas d'histoires, pas de personnages sans des paysages qui permettent de les incarner.

Au centre de ce principe de mise en scène, une autre constante : Vincent Macaigne, comédien devenu comme une extension de Brac, de film en film. Cette rencontre productive a pourtant failli ne pas avoir lieu. La première fois qu'ils se croisent, Brac est agacé par cet acteur du Conservatoire. Il faudra qu'ils se découvrent tous deux célibataires et ayant du mal avec les filles pour devenir inséparables. Leurs échecs sentimentaux respectifs nourriront l'écriture des films de Brac. Un coup de foudre au long cours donc mais qui aura mené au coup de Tonnerre.

Tonnerre est une invitation au retrait : celle d’un exil de Paris par le protagoniste qui serait un écho de la place marginale du film en regard de la production française. Tout, dans sa première partie, brandit l’indépendance et la sincérité. Cela peut irriter comme ...

Je vais au cinéma pour être perdu, malmené, surpris. Je dois dire qu'avec ce film, je ne suis pas déçu. Je ne savais rien du métrage, si ce n'est qu'il se passait à Tonnerre : n'en rien connaître à l'avance, c'était une bonne chose, sans doute la meilleure façon d'apprécier ...

Musique : Le rockeur de Tonnerre Le musicien Maxime XXXXX a fui l’agitation de la capitale pour préparer son prochain album dans notre ville. Dans le plus pur anonymat, il a retrouvé la chambre de son enfance. Il est hébergé par son père et passe les longues soirées d’hiver ...