THE HAPPY PRINCE

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Il fut le gentleman le plus admiré et le plus craint du Londres victorien. Mais son homosexualité ostentatoire l’a envoyé en prison et a ruiné sa carrière. Quand il sort de geôle, l’écrivain n’est plus que l’ombre de lui-même.

« The happy prince » est LE film que Rupert Everett voulait faire. Oscar Wilde était LE personnage qu’il voulait incarner, celui de la fin, pathétique et grandiose. Sortie en 2018, l’oeuvre n’est pas un biopic ordinaire.

Au-delà de la qualité de la reconstitution, d’un casting brillant dans lequel figurent Emily Watson, Béatrice Dalle, et Colin Firth, c’est aussi le plaidoyer d’un artiste gay, qui, incarnant une victime fameuse de l’ordre culturel et moral rappelle que les minorités sexuelles ne sont guère mieux loties au 21e siècle.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TRUMAN CAPOTE DE BENNETT MILLER (2005) (Tant qu'à parler de "biopic" celui-là mérite le détour, d'abord pour l'évocation d'un écrivain engagé dont le livre "De sang froid" engendrera une superbe adaptation (de Richard Brooks 1967) et aussi pour la composition du regretté Philip Seymour Hoffman.) ou encore TOTAL ECLIPSE DE AGNIESZKA HOLLAND (1995) (La vie de bohème et de déglingue du couple maudit, Verlaine et Rimbaud, dans le Paris de la fin du 19e siècle. Une évocation intéressante par une réalisatrice polonaise avec, surtout, un casting rétrospectivement séduisant: Leonardo DiCaprio en Arthur et David Thewlis en Paul...).

« The Happy Prince » romance à peine. Oscar Wilde, dont les provocations et les attitudes scandaleuses choquent la noblesse britannique, est ruiné par des procès et finit par être condamné. Il passe deux ans en prison, et en sort brisé. Il lui reste trois ans à vivre, ceux précisément racontés par le film. Il disparait le 30 novembre 1900, à Paris, abandonné d’à peu près tout le monde.

Si l’on regarde les photos d’époque on s’aperçoit que Rupert Everett a une ressemblance physique avec le poète. C’est bien le même genre de grand flandrin, fort en menton, et aux attitudes histrionnantes. Après dix années de travail, l’acteur anglais signe là son premier scénario et son premier film comme réalisateur. Il avait déjà incarné sur scène en 2012 et 2013 le grand dramaturge anglais dans « The Judas’ kiss » de David Hare, qui, là encore, évoquait le scandale provoqué par son homosexualité.

Le film a été tournée en Italie, en Allemagne et en Belgique, nomade comme son héros. Il a connu une embellie critique mais aussi une certaine méfiance des distributeurs anglo-saxons. La malédiction continue, peut-être aussi parce que Everett, pour mener ce projet à bien, a refusé bien des rôles ces dernières années. Et surtout parce qu’il a déclaré à la presse qu’Hollywood l’avait souvent bloqué à cause du fait qu’il se revendiquait gay. Hollywood serait-il le lieu d’un nouveau puritanisme à la victorienne ?

Oscar Wilde... Trop belle pour être vraie, cette homophonie entre ce patronyme et l’adjectif « wild »... Wilde... Le dandy sauvage... C’est ainsi que l’homme nous apparaît, doublement dépeint par l’acteur et réalisateur Rupert Everett qui, tout à la fois, dirige ...

Si Wilde a conté l’histoire d’un homme faisant un pacte pour que son portrait seul subisse les outrages du temps à cause des vices auxquels il s’adonnait (Le portrait de Dorian Gray), Everett, lui, tisse une toile où Wilde renaît dans toute sa complexité. Broyé par ...

L'histoire d'un prince malheureux qui raconte des histoires flamboyantes pour tromper son désespoir. Oscar Wilde fascine forcément, pour peu qu'on ait jeté la moitié d'un œil sur n'importe quelle page du Portrait de Dorian Gray, cette mine d'aphorismes ...