SHADOW DANCER

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La captivité ou la trahison… Choix cornélien qui va être posé dans un instant à l'héroine du film que vous allez découvrir. Colette est la veuve d'un activiste de l'IRA, dans l'Irlande en guerre des années 90. Repérée par les services secrets britanniques, elle va être mise face à un dilemme insoluble : accepter de renseigner le MI5 ou passer les 25 prochaines années derrière les barreaux pour terrorisme.

L'intelligence de l'histoire de James Marsh est d'explorer de la façon la plus frontale le contexte historique de ces années de violence, mais aussi d'y ajouter une trame romantique tout aussi implacable. En effet, Colette l'Irlandaise va tomber sous le charme de Mac, un agent anglais sensé la surveiller et la pousser à trahir les siens pour ne pas les perdre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MOBIUS (Tomber amoureux de sa cible, ce n'est jamais évident pour un agent secret : Jean Dujardin et Clive Owen vont en faire la tragique expérience...) ou encore LE VENT SE LEVE (La guerre anglo-irlandaise a inspiré de multiples cinéastes. Ken Loach remonte aux sources du conflit, James Marsh lui donne un relief plus contemporain mais tout aussi tragique...).

Est-ce son expérience dans le documentaire qui donne à James Marsh cette capacité d'entrer de plein-pied dans le cœur de son récit, de le fouiller, le décortiquer pour au final lui donner la force d'un" presque" travail de journaliste ? Le résultat en tout cas, vous l'avez-vu, est impressionnant et croyez-moi, malgré son nom, Shadow dancer n'est pas prêt de se dissiper dans votre esprit…

Avant ce film, Marsh a signé deux documentaires très remarqués : en 2009, il obtient un Oscar pour Le funambule qui relatait l'exploit du français Philippe Petit traversant sur une corde d'acier le vide séparant les tours du World Trade Center de New York. En 2011, avec Le projet Nim, le réalisateur raconte le calvaire d'un chimpanzé, objet d'une expérience américaine dans les années 70, élevé dans une famille humaine. L'idée de tenter d'apprendre à l'animal des éléments de notre langage échouera et Nim finira rejeté, abandonné… Deux histoires de solitude, de choix difficiles et d'engagement qui nous amènent à la trame de Shadow Dancer. La relation de Mac et Colette est quasiment condamnée d'avance et sa conclusion n'en est que plus inéluctable, à l'image du conflit qui sert de décor au film. Cette guerre anglo-irlandaise, née au début du 20e siècle d'un désir d'indépendance vis-à-vis de l'Empire britannique n'a connu son terme qu'au tout début du 21e siècle, après des milliers de morts et des dégâts qui ont laissé des plaies parfois encore béantes…

Celui qui a le plus puisé son inspiration dans ces événements, c'est bien entendu Ken Loach. Son film Le vent se lève est d'ailleurs un complément parfait à Shadow dancer, puisqu'il remonte aux origines du conflit. Palme d'or au festival de Cannes en 2006, son récit s'attache aux années 1919-1923 et suit les pas de deux frères, d'abord engagés dans le conflit contre l'occupant anglais avant de se déchirer et de choisir deux voies diamétralement différentes : continuer l'action par la violence ou décider d'une approche politique… Un choix tout aussi difficile que celui qui anime Colette…

L'IRA, son organisation et ses conséquences diverses et variées ont beau être passionnants, rares sont les réalisateurs à avoir su en tirer le meilleur parti sur grand écran (Ken Loach, Neil Jordan, Steve McQueen...). Nous pourrons désormais rajouter à cette « short-list ...

Shadow Dancer malgré ses longueurs est un très bon film doté d'un splendide suspense et d'un excellent casting, une fin inattendue et une bonne bande son ainsi qu'une très bonne réalisation font de ce film une bonne petite surprise. ...

The Shadow Dancer est un film assez curieux. Premièrement, par son ambiance très froide qui rappelle les films scandinaves qui commencent à s'exporter dans les salles obscures, la pudeur et subtilité des sentiments des personnages évoqués, la mise en scène à la fois feutrée ...