PINOCCHIO LE ROBOT

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Il n'y a pas à refaire l'histoire : même en version chromée, Pinocchio veut toujours devenir un vrai petit garçon !! Mais cette fois dans le décor d'une cité futuriste et orwellienne sans soleil, où les dernières fleurs sont petit à petit recouvertes par l'acier... Et la jolie maisonnette avec jardinet de Geppetto l'inventeur paraît bien isolée au milieu des tours de cette ville dont le maire diabolique nourrit de sombres desseins : transformer tous les enfants en robots. Le rutilant et attachant petit automate au nez qui s'allonge comme le pantin en bois d'origine, son créateur, et la propre fille du maire vont tout faire pour rendre leur humanité au vrais enfants robotisés dans un parc d'attractions crée exprès par le dictateur.

Epatant, ce Pinocchio du troisième millénaire avec son scénario qui va chercher ses références du côté de 1984 d'Orwell, Moebius et même Frankenstein puisque Gepetto donne naissance à Pinocchio comme le célèbre professeur donnait vie à sa créature : avec des "pièces" détachées et de l'électricité ! Sans compter une bonne touche de poésie écolo, un graphisme en 3D ludique et pimpant et les nécessaires personnages secondaires hauts en couleur que nécessite tout bon dessin animé ! On aime particulièrement Spencer le pingouin majordome...

Ce film a même sa grande séquence d'animation : une finale d' "Imagination pour un champion" (hé hé) où la couleur et la fantaisie prennent le pouvoir sur le blanc. Vraiment un bon divertissement qui ravira les petits sans faire bâiller les parents. Et mon nez ne s'allonge pas quand je vous le dis ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PINOCCHIO DE WALT DISNEY (Parce cela reste la plus célèbre et la plus belle adaptation des aventures du petit pantin, avec Jiminy Cricket en guise de conscience et l'horrible Stromboli pour faire trembler les petits !) ou encore WALL.E D'ANDREW STANTON (Autre grand film d'animation et d'anticipation avec un petit robot bien esseulé et complètement craquant, en quête d'amour et de reconnaissance. Un Disney drôle, tendre, écolo et muet au début !).

Depuis sa naissance littéraire en 1881 sous la plume de Carlo Collodi, Pinocchio a connu de très nombreuses adaptations cinématographiques. La plus ancienne, réalisée par Guilio Antamoro, remonte à 1911. Tout le monde craqua et trembla pour le petit pantin dans la version animée de Walt Disney en 1940. Ce deuxième long métrage de Disney après Blanche Neige et les sept nains fut acclamé par la critique et jugé comme un chef-d'oeuvre. Il remporta deux Oscars : celui de la Meilleure musique et celui de la Meilleure chanson, la célèbre "When You Wish Upon a Star". Il fut d'ailleurs le premier dessin animé de l'histoire à remporter deux Oscars. En 2004, cette chanson a d'ailleurs été classée par American Film Institute au 7e rang des plus grandes chansons de films de tous les temps. En 2008, l'American Film Institute a aussi classé le Pinocchio de Disney au 2e rang des dix plus grands films d'animation.

En 1972, ce fut le tour du grand cinéaste italien de l'enfance Luigi Comencini, de réaliser Les Aventures de Pinocchio où la fée bleue avait l'éclat de Gina Lollobrigida et où Nino Manfredi interprétait Geppetto. Qui fut aussi incarné à l'écran par Martin Landau dans l'adaptation de Steve Baron en 1996.

Et on ne parle pas des Aventures érotiques de Pinocchio, si, si... Une version très très revisitée ! Pinocchio apparaît aussi comme personnage secondaire et hilarant dans Shrek et Shrek 2. Il fut modernisé par Roberto Begnini en 2002 qui, vêtu d'un costume à collerette et coiffé d'un chapeau pointu, interprète le pantin dans le corps d'un homme de quarante ans. En 2001, tout le monde s'accorda pour voir dans A.I Intelligence artificielle de Spielberg une variation futuriste de Pinocchio avec le jeune Haley Joel Osment dans la "peau" d'un androïde sensible, à la recherche de son identité. C'était forcé : Spielberg, autre grand cinéaste fasciné par l'enfance, ne pouvait pas passer à côté de ce conte initiatique où il faut regarder plus loin que le bout de son nez pour gagner son humanité.