LIBRE

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Hôr arrive à Dakar et se rend vite compte que pour survivre, les garçons de son âge doivent voler et vivre dans l’illégalité. Mais ce jeune Peul avait promis à son père qu’il ne volerait jamais car comme dit le dicton : « voler, c’est pas beau, c’est pour les oiseaux ». 

Accompagné de ses nouveaux copains Tierno et Désiré, le jeune Peul tente d’échapper aux pièges de la capitale et les trois nourrissent bientôt pour ambition de quitter le Sénégal par bateau. Avant cela, leur quotidien se fait de plus en plus violent et difficile à affronter. 

Avec Libre, le réalisateur Jean-Pierre Sauné raconte les stigmates de la guerre sur la jeunesse africaine et la difficulté de se construire dans des pays où la pauvreté fait rage. Du cinéma bienveillant, compassionnel et émouvant qui n’en oublie pas pour autant les exigences de la fiction.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JOHNNY MAD DOG (Jean Stéphane Sauvaire filme, lui aussi, les enfants d'Afrique. Des enfants soldats, dans un film à fleur de peau.) ou encore MARIUS ET JEANETTE (Le film de Robert Guédiguian a lui aussi été produit par la télévision mais il est considéré comme du cinéma.).

Produit par Arte et diffusé d’abord à la télévision, Libre a été largement salué au Festival de la production audiovisuelle de Biarritz où il a reçu un prix pour ses acteurs Charles Correa, Mamadou Tall et Siradiou Dia. Il a par la suite connu le chemin des salles de cinéma en 2003 où son succès a été très confidentiel. Grâce à au film et au travail qu’il a effectué avec les jeunes de Dakar, Jean-Pierre Sauné s’était donné « une mission éthique » en construisant une pension qui accueillait une trentaine de garçons et de filles de Dakar. « Il s'agit pour nous de prendre en charge leur scolarité, explique le réalisateur au Télégramme, et de les aider à restructurer leur vie en les réunissant autour d'une cellule familiale ». 

Après un premier long-métrage réalisé en 1989 (Coupe franche avec Guy Marchand et Serge Reggiani entre autres), Jean-Pierre Sauné voyage en Inde et en Afrique, dans plusieurs pays, comme la Mauritanie, le Gabon et… le Sénégal. C’est en 1991 que l’aventure Libre démarre car c’est là où il rencontre une journaliste de RFI qui le sensibilise aux enfants de la rue en Afrique.  « Je me suis envolé pour la Mauritanie », explique-t-il. Il effectue, toujours selon le Télégramme, 22 voyages en Afrique pendant 6 ans pour bien s’imprégner du quotidien de ces gosses. Parmi ces rencontres, celles avec les enfants qui deviendront les acteurs du film. 

Au générique du film, on retrouve Richard Bohringer reconnu comme un grand amoureux de l’Afrique. D’ailleurs en 2002, l’acteur français obtient sa nationalité sénégalaise. En 2016, alors que cela faisait deux ans qu’il ne s’était pas rendu sur le continent, il déclarait à Géo : « Tout me manque. Le grouillement du terminal où tu débarques, le business qui commence tout de suite, la chaleur qui t’enveloppe. L’aéroport, c’est le premier contact avec un peuple et pour moi, ce premier contact a été un choc définitif. (…) C’est bourré de regards, de loin, de près, de côté, de dos. Quand tu arrives là-bas, l’Afrique va te perdre, mais l’aéroport t’a déjà perdu. J’ai toujours atterri en fin d’après-midi à Dakar. La première vision de la lumière électrique dans la nuit africaine est unique. Puis on entre dans la ville. Il y a déjà du sable du désert sur la voie Pompidou. Mais on ignore encore le grand voyage qui nous attend. »