LE RAID

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En 1999, le réalisateur Djamel Bensalah avait créé la surprise avec son premier film Le ciel, les oiseaux… ta mère qui connut un véritable succès auprès du public. Un certain Jamel Debbouze était en tête d’affiche pour y incarner Youssef l’un des quatre amis habitant Saint-Denis en banlieue parisienne et qui décident d’aller prendre des vacances à Biarritz… Trois ans plus tard, Bensalah revient sur les écrans avec un film d’un tout autre genre. On y retrouve cependant des membres de l’équipe initiale. C’est ainsi que le scénario, comme celui du premier film, a été coécrit par le cinéaste et par Gilles Laurent. Quant à Lorant Deutsch et Julien Courbey, deux des quatre acteurs principaux, ils sont à nouveau de la partie et leurs personnages sont toujours originaires de Saint-Denis ! Mais, cette fois, ils incarnent des petits truands minables qui, à la suite d’un quiproquo, se retrouvent en Patagonie à la recherche de 4 millions de dollars.

Pourtant, Le Raid faillit ne jamais sortir sur les écrans. Sa préparation, en Amérique du Sud donc, fut en effet endeuillée par un accident dramatique. En novembre 2000, le directeur de la production Patrick Lancelot et le chef opérateur Bernard Lutic périrent dans un accident d’hélicoptère lors de repérages au Vénézuéla. Quatre autres personnes furent par ailleurs blessées au cours de ce même accident. La production du film envisagea un temps d’abandonner le projet avant de décider de le mener à bien malgré tout.

A l’origine de ce scénario d’aventures exotiques, Djamel Bensalah n’a jamais caché qu’il y avait eu la diffusion d’un reportage télévisé, alors qu’il n’avait que quinze ans mais dont il avait gardé un souvenir très fort. Il s’agissait en fait d’un reportage sur le premier Raid Gauloises en Nouvelle-Zélande, dans le cadre d‘une émission sportive. L’imagination scénaristique, bien des années plus tard, se chargera du reste…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'HOMME DE RIO (Rien de tel que l'exotisme et la course-poursuite pour pimenter un scénario de comédie tel que celui concocté en son temps par Philippe de Broca pour Jean-Paul Belmondoi) ou encore ESCROCS MAIS PAS TROP (Les malfrats sans envergure imaginés par Woody Allen font figure de cousins américains des "lascars" du RAID...).

Le Raid porte assurément bien son titre : la liste des lieux de tournage ressemble à une sorte de fantastique tour du monde pour les besoins d’un scénario mouvementé, loi du genre oblige. Djamel Bensalah a ainsi amené ses acteurs et ses techniciens aux Etats-Unis, au Canada, au Vénézuéla et en Italie. Mais, on doit à la vérité de dire que l’impressionnante scène finale avec son vertigineux pont de singe n’a pas fait l’objet d’une localisation aussi lointaine et séduisante. Son tournage eut lieu en effet sur un gigantesque plateau de 4 000 m2 situé à Arpajon en Ile de France… Il faut parfois écorner un peu la magie du cinéma pour mieux mettre en valeur ses prouesses techniques et ses artifices ô combien réussis.

Mais, Le Raid apparaît désormais comme une parenthèse dans la carrière de Djamel Bensalah, un voyage vers l’ailleurs alors que majoritairement le cinéaste puise son inspiration dans l’univers qu’il connaît le mieux, celui de sa ville natale, Saint-Denis, en banlieue parisienne. Lui dont le premier court métrage mettait en scène Jamel Debbouze revint, après Le Raid, a un cinéma d’inspiration plus personnelle avec Il était une fois dans l’Oued en 2005. Deux ans plus tard, il signe un nouveau long métrage avec Big City, un western pour rire, aussi comique que parodique et dont, cerise sur le gâteau, les personnages principaux sont tous des enfants. En 2009, le succès est à nouveau au rendez-vous pour un film dont il ne signe pas la réalisation mais qu’il a écrit et produit et porte donc fortement sa marque : Neuilly sa mère ! de Gabriel-Julien Laferrière qui narre les aventures de Samir, enfant des cités, plongé dans l’univers d’une banlieue très chic.

En 2012 enfin le cinéaste signe un nouveau film avec Beur sur la ville, nouvelle exploration des banlieues françaises par le rire et la dérision.

Après son premier long, Le Ciel, Les Oiseaux et Ta Mère énergique et quelque peu excité, soyons honnête, Djamel Bensalah eut un budget conséquent, pour réaliser un deuxième film, bien plus ambitieux. On passe donc à la comédie d'action décérébrée et divertissante, ...