LA GLACE ET LE CIEL

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La Glace et le Ciel est d’abord un film documentaire sur grand écran qui eut l’heureuse surprise d’être présenté en clôture au Festival de Cannes 2015. Mais le film n’est que la partie immergée d’un iceberg de taille imposante, un projet multimédia qui embrasse également la télévision, le web, une exposition et un programme pédagogique autour d’un même sujet : les glaces de l’Antarctique et ce qu’elles nous disent sur le futur de la planète.

Une ONG, l’association Wild-Touch, a été créée à cet effet pour médiatiser les enjeux conservation et de valorisation de la planète en permettant au grand public de prendre conscience de sa beauté. Différentes personnalités lui ont apporté leur concours. Parmi lesquelles Claude Lorius, éminent glaciologue dont le film retrace l’itinéraire.

Le film suit le scientifique depuis ses premières armes, en 1957, alors qu’il fait partie de l’opération Charcot, ce qui le conduit à hiverner une année entière au cœur du continent antarctique pour y faire des relevés. Jusqu’à aujourd’hui où il continue à parcourir la planète en n’ayant de cesse de militer pour que l’on prenne des mesures contre le réchauffement climatique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE MONDE DU SILENCE (Les images datent de la même époque et l'approche scientifique est comparable.) ou encore THE THING (Une base de scientifiques au milieu des glaces est le décor de ce film d'épouvante et de science-fiction).

Ce qui frappe d’entrée de jeu dans ce documentaire, c’est sa forme. Non seulement parce que le film fait appel à de très nombreuses images d’archives quand tant d’autres se contentent de vagues témoignages d’experts, mais il le fait à l’ancienne. Avec une voix off, qui est celle de Lorius parlant de son aventure à la première personne. Cela permet d’accentuer l’incarnation du projet. Mais aussi de mettre en perspective la profondeur de ses racines. D’aucuns trouveront sans doute le commentaire un peu lyrique, et même parfois autocomplaisant. C’est aussi le charme du film que de nous replonger dans une ode vintage au progrès scientifique. Et nous sommes presque étonnés de ne pas voir débouler Paul-Emile Victor, Haroun Tazieff ou Pierre Sabbagh,  ce dernier étant l’animateur du cultissime Magazine des explorateurs au temps où la télévision française ne comptait qu’une seule chaîne.

Si Lorius est omniprésent à l’écran, La Glace et le Ciel est d’abord un film de Luc Jacquet. Qui n’a pas signé cette œuvre par hasard. Biologiste de formation, notre homme a en effet découvert le métier de réalisateur alors qu'il effectuait, en 1991 un hivernage en Antarctique. Quinze ans plus tard, son nom sera révélé au grand public grâce au triomphe de La Marche de l'Empereur, sans aucun doute l’un des plus gros succès remporté par un documentaire depuis des lustres. Ce qui lui permettra par la suite de réaliser d’autres films, dont une fiction, Le Renard et l’Enfant, qui n’en est pas moins porteur de son credo écologiste.

Jacquet fait du cinéma, mais c’est un moyen et non pas une fin. Le cinéma lui permet de (je cite) "donner une caisse de résonance à des hommes qui produisent une connaissance qui n’est pas entendue". Il permet également d’"ôter des voiles pour voir le monde différemment et être étonné par les révélations de l’infiniment grand ou de l’infiniment petit". Il y a évidemment une part militante portée par un sentiment d’urgence qui dépasse l’aspect purement scientifique de son travail. Ce que nous ne saurions bien évidemment lui reprocher.

Depuis La marche de l'empereur, Luc Jacquet fait partie des réalisateurs de documentaires qui m'attire dans les salles obscures. La Glace et le ciel nous montre le parcours de Claude Lorius, l'un des premiers scientifiques a avoir prouvé le réchauffement climatique grâce à ...

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