L'UN DANS L'AUTRE

en VOD

Soit deux couples d’amis qui se voient très régulièrement. Jusque-là tout va bien. Le problème est que la femme du premier couple et l’homme du second se voient encore plus régulièrement, puisqu’ils sont amants. Et là où ça devient insoluble, c’est que l’un et l’autre échangent leurs corps tout en gardant leur personnalité.

Il est des nids de guêpes, des nids à poussière, des nids d’amour… La situation que nous venons d’évoquer est plutôt un nid à quiproquos. Puisque chacun des deux êtres frappés par ce destin farceur va devoir faire bonne figure une fois rentré au domicile conjugal. Et essayer de se comporter à son corps défendant comme celui dont il occupe le corps l’aurait fait à sa place. Est-ce clair ?

Si cela ne l’est pas encore, ça deviendra limpide quand le film aura démarré. Vous entraînant dans un tourbillon de gags, et de situations burlesques où personne ne cherche à donner dans la demi-mesure. Mais sans se vouloir féministe – il semblerait que cela soit devenu un gros mot - le film distille, entre deux plaisanteries tonitruantes, un peu d’émotion : lorsque deux amants échangent leurs corps, c’est quand même parce qu’ils ont l’autre dans la peau, non ?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA CAGE AUX FOLLES (Le film joue sur les stéréotypes sexuels) ou encore RENDEZ-MOI MA PEAU (C'est un autre exemple de personnages qui échangent leur enveloppe charnelle).

Si l’échange de corps n’est pas très fréquent dans la vraie vie, la situation est loin d’être inédite au cinéma. Bruno Chiche reconnaît avoir été influencé par Freaky Friday, dans la peau de ma mère où ce sont une mère et sa fille qui échangent leurs enveloppes charnelles. Mais les cinéphiles ne peuvent pas ne pas penser à un film plus ancien, une comédie foldingue de Blake Edwards intitulée Dans la peau d’une blonde, dans lequel un macho de la pire espèce se réincarne en bimbo. Le cinéma français avait lui-même donné le la dès 1980, quand Patrick Schulmann, qui sortait tout juste du triomphe de son premier film, Et la tendresse bordel ?, avait eu l’idée de faire se croiser un homme et une femme qui venaient d’avoir un accident de voiture dans Rendez-moi ma peau. On ne sait pas si Audrey Dana l’a vu, mais c’est un sujet sur lequel les grands esprits manifestement se rencontrent, la comédienne tenant absolument à faire pipi debout dans… Si j’étais un homme.

Le signataire de Barnie et ses petites contrariétés n’est donc pas l’inventeur du concept, il ne le prétend d’ailleurs aucunement. Mais il le déroule avec un certain savoir-faire, multipliant les situations les plus absurdes sans pour autant nous exonérer d’avoir à réfléchir aux archétypes et autres clichés tendant à faire croire que toutes les femmes minaudent pendant que leurs maris éclusent des bières en regardant du foot à la télé. Mais le film sait se faire plus fin qu’il n’y parait quand Stéphane de Groodt laisse transparaître une part de féminité.

Mais quel que soit les dons de ce comédien qui n’est pas belge pour rien, le pays de Magritte et de Raymond Devos ayant de tous temps produit des talents singuliers, nous n’avons d’yeux que pour Louise Bourgoin. Cette ancienne Miss Météo de Canal +, qui fut une très solide Adèle Blanc-Sec dans l’adaptation par Luc Besson de la BD de Tardi, et qui nous a encore bluffés il y a peu dans le très tonique Je suis un soldat, sait décidemment tout faire. Qu’on lui demande ici de jouer sur les stéréotypes sexuels n’a rien d’inconvenant, dans la mesure où elle incarne pour beaucoup une sorte de beauté au charme ravageur qui fait tourner les têtes les mieux arrimées aux corps qui les portent.

C'est toujours étonnant comment les avis peuvent diverger, franchement on s'est régaler avec ce film, que j'ai trouvé réussi. Ok il invente rien mais on en fait pas trop, mais le rythme est doux , on alterne sourire et rire tout au long du film, pas de donneur de leçons non ...

On rentre un peu à reculons à la séance de « L’un dans l’autre », et à tort. En effet, le casting aligne certes une Louise Bourguoin et un Stéphane de Groodt qui se sont déjà montrés à l’aise dans le genre comique et qui n’ont plus leurs preuves à faire. De ...

Je le dis souvent, un film qu'on regarde jusqu'au bout sans ennui ne saurait être nul. Le thème de l'échange de corps (Body swap comme disent les branchés) est casse gueule aussi bien du côté des auteurs qui doivent faire attention à ne pas se mélanger les pinceaux, ...