L'ANGE DU MAL

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Renato Vallanzasca est une légende en Italie. Attention : plutôt côté obscur de la force que Jedi ! Ce gangster a défrayé la chronique de l’autre côté des Alpes pendant trois décennies, des années 60 à 80. A son triste palmarès : des braquages de banques, des kidnappings, des évasions, des meurtres et même un lâchage de tigres ! Bref, une figure du grand banditisme qui ne pouvait un jour ou l’autre qu’inspirer le cinéma.

C’est Michele Placido qui s’est frotté à ce bien nommé Ange du mal. Délaissant le livre que le malfrat a écrit en prison, il s’est concentré sur les plaies béantes laissées au cœur de la société italienne par le sombre parcours de Vallanzasca. Le réalisateur de Romanzo criminale est un passionné des destinées violentes et son savoir faire, comme prévu, a soulevé les passions et le débats chez nos cousins transalpins !

A vous maintenant de découvrir l’histoire d’une vie toute entière dédiée au crime mais qui, en de rares occasions, a aussi laissé la place à l’amitié, à l’honneur et même à l’amour...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MESRINE, L'ENNEMI PUBLIC N°1 (Il est toujours difficile de faire le portrait d'un criminel sans en faire pour autant un héros. Michele Placido comme Jean-François Richet ont habilement surmonté cet écueil en se concentrant sur l'histoire de leurs personnages et l'époque dans laquelle ils ont évolué.) ou encore BORSALINO (Dans beaucoup de films de gangsters, l'enfance ou la jeunesse jouent un rôle primordial : c'est là que se nouent des amitiés indéfectibles que rien ne pourra jamais délier.).

Michele Palcido n’a pas eu à chercher bien loin pour trouver celui qui incarnerait au mieux Renato Vallanzasca. C’est le comédien Kim Rossi Stuart qui a endossé le costume et les traits de L’ange du mal. L’acteur et le cinéaste s’étaient déjà croisé dans le brillantissime Romanzo criminale en 2006 : déjà l’histoire d’un truand, déjà dans les années 70 et le tout déjà ponctué de grands moments d’amitié et d’amour. Beau gosse à l’allure de félin, Rossi Stuart rappelle le Delon de la grande époque : il s’est glissé tel un caméléon dans son personnage. Cet acteur, déjà passé devant la caméra de Jean-Jacques Annaud, Wim Wenders ou Roberto Benigni, a débuté à 5 ans et n’est jamais contre une performance marquante. Alors un gangster, vous pensez !

Il est vrai que le destin tragique de ce genre d’homme a souvent inspiré le cinéma. A Hollywood bien sur où, de Bonnie and Clyde au Parrain, des Incorruptibles à Heat, c’est même devenu une marque de fabrique. Mais l’Europe n’est plus en reste depuis longtemps : ces dernières années, Mesrine en France, Snatch en Angleterre, La bande à Baader en Allemagne et donc L’ange du mal en Italie ont prouvé que le vieux continent lui aussi pouvait compter sur le crime pour passionner les spectateurs !

Et il est vrai que la "carrière" de Vallanzasca est à lui seul un scénario... Malgré son pedigree violent et sanglant, l’homme conserve une sorte d’aura populaire auprès des italiens. La raison ? Alors qu’il purge une peine cumulée et méritée qui avoisine les 300 années de prison, le malfaiteur manie l’humour noir, utilise un vocabulaire châtié et a obtenu le droit d’épouser derrière les barreaux sa compagne Antonella en 2005. Michele Placido affirme avoir voulu dresser le portrait d’un enfant sauvage, héritier d’une époque troublée, traversée par un vent de liberté et de fin des tabous, quitte à bafouer les règles élémentaires de la société. Son Ange du mal est en cela proche de Lucifer, déchu du paradis pour aller régner sur les enfers...