JULIA

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Erick Zonca s’est fait remarquer en 1998 avec La vie rêvée des anges. Ce succès-surprise lui a valu 3 César ainsi qu’un double prix d’interprétation à Cannes pour Elodie Bouchez et Natacha Régnier. Il a ensuite signé Le petit voleur en 1999 avant de mettre cinq ans pour écrire le scénario de Julia. Peinant à financer son film, jugé trop sombre par les studios, il a réalisé de nombreuses publicités pendant cette période. 

D’après Zonca, l’idée de son film lui est venue en découvrant une photo signée Helmut Newton sur laquelle on voit une femme rousse magnifique au volant d’une luxueuse voiture allemande. Il raconte avoir souhaité confronter cette image avec quelque chose de plus violent.  Zonca a écrit son film pour Tilda Swinton qu’il a rencontrée à l’occasion d’une soirée au Festival de Cannes et qui l’a inspiré. Quand elle a décliné son offre pour des raisons d’emploi du temps, il s’est retourné vers Julianne Moore. Tout s’est finalement arrangé pour Tilda Swinton après un nouveau bouleversement de calendrier. 

La comédienne britannique a trouvé en Julia un de ses premiers rôles en vedette. Après avoir fait ses débuts sur la scène de la Royal Shakespeare Company, l’actrice a été révélée par Derek Jarman qui l’a notamment dirigée dans Caravaggio et Edward II. En 2008, elle a obtenu l’Oscar du meilleur second rôle pour Michael Clayton où elle donnait la réplique à George Clooney. Tilda Swinton a dû s’inspirer du comportement de ses amis portés sur la bouteille pour composer son  personnage. Ne buvant pas d’alcool elle-même, elle s’est servie des nombreuses soirées où elle était la seule à rester sobre avant de mettre au point la gestuelle de son personnage. Julia a été présenté au Festival de Berlin en 2008.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LEAVING LAS VEGAS (Parce que les deux films montrent que l'alcool fait vraiment des dégâts...) ou encore GLORIA (Une femme doit aussi y apprendre à s'occuper d'un enfant dans un contexte dangereux.).

Pour Erick Zonca, Julia est une femme qui croit pouvoir faire illusion alors qu’elle est en train de s’effondrer. Il voulait décrire un personnage inconscient de ses actes et persuadé que son seul salut sera dans l’argent. Il a souhaité montrer comment  son héroïne va retrouver sa part d’humanité quand les circonstances vont la contraindre à changer. La rumeur a longtemps laissé entendre que Julia était inspiré de Gloria de John Cassavetes. Si Erick Zonca apprécie beaucoup le réalisateur américain, il se défend d’avoir signé un remake de son œuvre. Zonca a d’ailleurs choisi de tourner à Los Angeles plutôt qu’à New York, fief de Cassavetes. Il souhaitait de grandes étendues, des lumières et des couleurs. Il a ensuite choisi le Mexique et plus particulièrement Tijuana, ville qui lui semblait uniquement concernée par l’argent. 

Erick Zonca s’est inspiré de sa propre expérience d’alcoolique pour l’héroïne de Julia. Il a lui-même fréquenté les réunions des Alcooliques Anonymes dont les patients l’ont aidé à nourrir ses personnages. Il n’avait pas envie de réaliser un film morose mais plutôt de faire apparaître comment l’alcool peut donner une certaine énergie en gommant la réalité. Erick Zonca s’est également servi de son expérience personnelle pour aider Tilda Swinton à composer ses scènes d’ivresse. Tilda Zwinton décrit Julia comme un animal gonflé à l’alcool. 

Elle avoue que le tournage a été particulièrement éprouvant car le cinéaste la poussait dans ses derniers retranchements pour lui faire exprimer des sentiments excessifs. Elle a accepté de s’enlaidir et avoue avoir apprécié de s’être sentie « comme une marionnette » face au réalisateur. La scène où Julia et le jeune Tom dorment ensemble a donné lieu à un moment embarrassant pour Erick Zonca quand il a découvert qu’on voyait la poitrine de la comédienne. Ni Tilda Swinton, ni la maman du jeune acteur, qui assistait au tournage, n’ont protesté ce qui lui a permis de garder la séquence intacte.

"... le droit de savoir d'où vient la moitié de son cœur." On suit à pas serrés la belle rousse Tilda. Elle a pris l'habitude que chaque réveil efface le jour précédent. Boire pour lâcher prise, à force de traîner dans les limbes, elle finit par croire à une fable. ...

Erick Zonka : La vie rêvée des anges... Mais dix après, en 2008, il réalisait Julia. Très inspiré de Gloria de Cassavetes. C'est Tilda Swinton qui porte (brillamment) ce personnage de femme alcoolique complétement paumée qui ne vit que la nuit, qui se réveille quasiment ...

Sans doute y a t-il quelques longueurs et on pourra parfois être déconcerté par la tournure prise par le récit. Toujours est-il que ce drame semblant tiré d'une histoire vraie a de beaux arguments à faire valoir. Si on peut ne pas être fan de la réalisation d'Erick Zonca, ...