JEUX DANGEREUX : TO BE OR NOT TO BE en VOD
- De
- 1942
- 95 mn
Août 1939, Varsovie. Une troupe de théâtre répète Gestapo, une pièce mettant en scène Hitler. Les deux acteurs vedettes sont un couple, Joseph et Maria Tura qui, chaque soir, jouent Hamlet. Courtisée par un jeune et fringuant aviateur, Sobinski, Maria le fait venir dans sa loge quand son mari entame le grand monologue de la pièce. La Pologne envahie, la guerre engagée, Sobinski...
- Comédie
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM
1 MIN AVANT
" Que se passe-t-il ? Est-ce possible ? Oui, pas de doute. C’est l’homme à la moustache : Adolf Hitler ! Hitler, seul à Varsovie, en pleine paix ? ". C’est avec ces paroles en voix off que débute To be or not to be, d’Ernst Lubitsch. La séquence suivante nous fait entrer dans un bureau de la Gestapo en même temps qu’un enfant des jeunesses hitlériennes. Survient « l’homme à la moustache ». Il accompagne son irruption d’un « Heil, myself ». Il est aussitôt tancé par... l’auteur de la pièce. Car nous sommes dans un théâtre. Et l’on y répète une pièce : Gestapo.
Film de 1942, To be or not to be est de ces œuvres voulues par Hollywood pour contribuer à l’effort de guerre. Comme Mrs Miniver, de William Wyler, tourné la même année, Pourquoi nous combattons, de Capra, ou Vivre libre, de Renoir, l’année suivante. Mais, contrairement à tous ces films (on en a répertorié près de quatre cents) et à l’instar du Dictateur de Chaplin, deux ans plus tôt, c’est une comédie.
Lubitsch s’exprime dans le genre dont il est le maître. Le sujet lui tient à cœur. S’il a tiré la plupart de ses films de pièces de théâtre, il écrit ici (d’après une histoire de Melchior Lengyel et avec le scénariste Edwin J.Mayer), un scénario original.
Comédie d’une grande richesse, To be or not to be est, au premier plan une satire qui tourne le nazisme en dérision - sans en évacuer pour autant la dangerosité. C’est aussi un brillant vaudeville avec mari, femme et amant potentiel. C’est encore un film sur les acteurs (dont le narcissisme est délicieusement pointé). Et sur le théâtre, le monde d’où vient Lubitsch - grande figure de la scène berlinoise -, qui magnifie l’art de la mise en scène et fait entrer Shakespeare dans la danse, faisant un clin d’œil à Hamlet bien sûr, mais citant, en plusieurs variations, Le Marchand de Venise via le monologue de Shylock.
Dans le même genre vous pouvez trouver LE DICTATEUR (Une satire de Hitler, en 1940, par Chaplin.) ou encore TO BE OR NOT TO BE (Le remake, en 1983, du film de Lubitsch, produit et interprété par Mel Brooks.).