CAHIERS NOIRS VIVIANE

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Il faut se méfier des taxis, surtout quand ils sont voyants. Pour déjouer la prédiction du destin funeste promis à sa soeur, un homme part dans un voyage initiatique qui est aussi celui de sa mémoire familiale.

« Cahiers noirs » est le titre d’un film semi-documentaire ou semi-fictif comme on voudra, de Shlomi Elkabetz livré en 2022. C’est un travail de mémoire et de deuil réalisé en hommage à une actrice d’exception.

Ce film-fleuve a, pour son exploitation, été scindé en deux parties intitulées « Viviane » puis « Ronit » une soeur, un frère et le lien affectif et intellectuel qui les a longtemps liés. C’est un miroir à deux faces qui parle de la vie, de l’amour, de la mort. Et du cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE FILMEUR DE ALAIN CAVALIER (2004) (Dix années d'un journal vidéo rassemblées par Alain Cavalier qui se tend le miroir de sa vie et montre son humanité en même temps que son art. Un grand document autobiographique.) ou encore TARNATION DE JONATHAN CAOUETTE (2004) (Un récit filmé signé d' un jeune Américain qui a partir d'une multiplicité de documents familiaux et personnels a revisité son histoire. Tragique et passionnant.).

On ne s’étonnera pas que cette oeuvre si intime ait recueilli une pluie d’éloges dans la critique. Cahiers noirs a été présenté au festival de Cannes 2021, en séance spéciale, ce qui a lancé sa carrière. Il a pour héroïne réelle et virtuelle Ronit Elkabetz dont la vie fut un roman et un rêve de pellicule.

Ceux qui se souviennent de « La fille du RER » de Téchiné (2009), « Cendres et sang » de Fanny Ardant (2009),  « Tête de turc » de Pascal Elbé (2010) ou « Les mains libres » de Brigitte Sy (2010) auront reconnu cette belle actrice israélienne et de sa stature de tragédienne. Son parcours dans la profession avait révélé une exigence et une curiosité peu communes.

Issue d’une famille d’origine marocaine, israélienne de naissance, elle était devenue une grande vedette de l’écran, en Israël, notamment, grâce à deux films d’Amos Gitai, « Millim » (1996) et surtout « Alila » (2003). Parallèlement à sa carrière proche-orientale elle était venue à Paris, sans même pratiquer la langue, pour s’offrir une nouvelle aventure. Là encore elle s’était imposée comme un talent singulier. Par la suite, en coréalisation avec son jeune frère, elle avait, dans une trilogie sur les siens, incarné Viviane un avatar de sa mère, rejouant ses démêlés conjugaux ou d’émancipation. Shlomi avec le premier volet de « Cahiers noirs » a finalement réussi un making off de leurs expériences personnelles et dramatiques. Mais le cahier n’est pas refermé.

"Cahiers noirs film 1 Viviane" est un vibrant hommage d’un frère à sa sœur décédée, avec qui il a entretenu une relation fusionnelle, jusqu’à réaliser avec elle "Prendre femme" (2004) mais aussi "Les sept jours" (2008) et "Le procès ...