ADOPTE UN VEUF

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François Desagnat qui avait fait ses débuts dans la réalisation avec La Beuze se penche, dans Adopte un veuf, sur le phénomène de la colocation. Et même de la colocation intergénérationnelle! Le veuf en question c’est André Dussollier. Ce médecin à la retraite déprimé depuis le décès de sa femme va, à la faveur d’un quiproquo, partager son grand appartement avec une puis plusieurs colocs.

Dans un premier temps, le dépressif est  tiré de sa torpeur par une dynamique étudiante en lettres interprétée par Bérangère Krief. Forte du succès de ses one-woman-shows  et de sa participation à la série Bref, la comédienne décroche son premier grand rôle au cinéma. Elle est rejointe par un autre humoriste, Arnaud Ducret, en avocat dépassé par ses problèmes familiaux, et Julia Piaton remarquée dans Qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ? , qui campe une infirmière plutôt timide.

A travers des situations comiques mais pas seulement, Adopte un veuf aborde quelques sujets sérieux voire graves, mais le réalisateur a veillé à donner la priorité aux personnages et à ce que les thématiques ne vampirisent pas cette comédie qui a obtenu le Prix spécial du jury à l’édition 2016 du Festival de l’Alpe d’Huez.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN DUPLEX POUR TROIS (Une colocation intergénérationnelle plus ou moins harmonieuse) ou encore ET SI ON VIVAIT TOUS ENSEMBLE ? (La découverte de la colocation par des seniors).

Afin de limiter le nombre de jours de tournage à proprement parler, les prises de vues d’Adopte un veuf ont été précédées par plusieurs journées de répétition. L’occasion pour les comédiens de mieux faire connaissance et de se raconter leurs propres expériences de colocataires. Cependant, très sensible au thème des rapports familiaux, le réalisateur François Desagnat a vite vu derrière l’histoire de colocation improbable un autre récit en filigrane, celui d'un homme qui n'a jamais eu d'enfant et qui tout d'un coup va devenir père. Ce fil conducteur sous-jacent a été un moteur dans ses choix de mise en scène et il a pris plaisir à construire une vie de famille sur une année. Le dernier plan de son film est ainsi le pendant inversé du premier.

Le choix d’Arnaud Ducret pour interpréter PG n’allait pas de soi pour François Desagnat. Le réalisateur avait du mal à l’imaginer dans le rôle de l’avocat timide. Pour le convaincre qu’il pouvait être autre chose qu’un prof de sport, le comédien a demandé à faire un essai.  Un défi relevé haut la main dont se félicite doublement le metteur en scène car certaines trouvailles très drôles de l’acteur pendant les répétitions ont été reprises dans des répliques. Pour brider son côté extraverti et trouver la gestuelle la plus adaptée au personnage, l’acteur quant à lui a répété avec le coach de José Garcia, ce qui l’a beaucoup aidé.

Parmi les références inconscientes qui nourrissent son travail, François Desagnat cite la comédie américaine contemporaine, des frères Farrelly à Noah Baumbach mais aussi les réalisations de Francis Veber, dont La Chêvre, Les Compères et Le Fugitif qui ont bercé son enfance. Et avec la séquence du vivarium, il offre à Adopte un veuf un moment carrément burlesque. Elle a été tournée dans une animalerie spécialisée de la rue Jenner à Paris et son propriétaire, très ouvert aux suggestions de mise en scène, a même laissé l’équipe balancer des nuées de criquets. Cette scène a d’ailleurs donné l’occasion au réalisateur de prendre une araignée dans la main alors que ce n’est pas vraiment son truc !

Mes critiques peuvent contenir des spoilers qui seront balisés. Points positifs - Bon équilibre drôle/touchant - Bons acteurs - Histoires personnelles et leur thème Points négatifs - Scénario un peu faible - Un peu trop gentillet Avis Allons découvrir André Dussollier ...

Adopte Un Veuf est un très bon film. Une très bonne comédie française qui surfe sur la vague du sujet de la colocation mais ne se repose pas sur du basique déjà vu car elle apporte son originalité et son côté frais bien plaisant. On passe d’ailleurs par différents stades ...

Avec ce film on a frôlé... Le mauvais goût: Le titre et l'affiche. C'est moche, c'est convenu, c'est pas possible de tirer une photo plus cliché. On aurait envie de faire en sorte que personne vienne le voir on aurait pas choisi une autre affiche. Les deux filles qui sourient ...