9 JOURS À RAQQA

en VOD

Leïla Mustazpha, trente ans, ingénieure en Génie civil, trois fois major de sa promotion, est la jeune maire de Raqqa, l’ancienne capitale autoproclamée de l’Etat islamique en Syrie. Plongée dans un monde d’hommes, elle a pour mission de reconstruire sa ville en ruines après la guerre, de réconcilier sa population et d’y instaurer la démocratie. Une écrivaine française vient l’y rejoindre durant neuf jours… Tel est le point de départ du documentaire de Xavier de Lauzanne, 9 jours à Raqqa.

A l’origine de ce film, un projet de livre, celui que l’écrivaine française Marine de Tilly souhaite écrire sur Leïla Mustapha et son incroyable action pour la ville de Raqqa. Ayant eu connaissance de ce projet, Xavier de Lauzanne décide immédiatement de suivre l’écrivaine. Tous deux ne disposent alors que de neuf jours pour rencontrer la jeune élue qu’ils imaginent alors coincée dans son bureau et eux-mêmes limités à ne faire que des entretiens avec elle. 

La démarche du réalisateur se fonde sur une seule question : qui connaît Leïla Mustapha ? Qui est au courant que cette ville entièrement détruite par la coalition internationale au moment de la libération, qui a subi la barbarie, mené par des fanatiques, est alors dirigée par une jeune femme non voilée ? « Un pareil retournement de l’Histoire, n’est-ce pas extraordinaire ? » s’est ainsi interrogé Xavier de Lauzanne.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CITY HALL (Dans un contexte beaucoup plus apaisé, Frédérick Wiseman suit lui aussi le maire d’une ville et ses efforts pour faire vivre la démocratie locale au quotidien) ou encore POUR SAMA (Cet autre documentaire réalisé par Waad Al-Kateab et Edward Watts rend compte lui aussi des terribles réalités syriennes et du combat d'une femme pour les dénoncer).

C’est en 2001 que Xavier de Lauzanne réalise au Vietnam son premier film documentaire, Retour sur la RC4 (RC4, pour « Route coloniale 4 » en référence à la bataille à laquelle elle a donné son nom) sur des anciens combattants français et vietnamiens de la guerre d’Indochine. Il crée en même temps sa société de production, Aloest Productions avec son ami François-Hugues de Vaumas. Suivront plusieurs films en Asie du Sud-Est dont Les Pépites qui en 2016 rencontre un vif succès. 9 jours à Raqqa est son quatrième long-métrage de cinéma, aux côtés de neuf films réalisés pour le petit écran.

Marine de Tilly, quant à elle, fut jusqu’en 2015 critique littéraire à la télévision et pour la presse écrite. Elle est ensuite devenue grand reporter pour le magazine Géo, entre autres et auteure de plusieurs livres dont une biographie d’Hemingway. Elle a ainsi réalisé une quinzaine de reportages à propos du Kurdistan en Irak et en Syrie. Elle a signé en 2016 un essai avec Frédéric Tissot, premier consul de France à Erbi, la capitale du Kurdistan irakien. 

Il convient de placer 9 jours à Raqqa dans son contexte éditorial, celui d’une trilogie dont il est le premier volet. Il s’agit pour Xavier de Lauzanne de montrer trois expériences de reconstruction du lien social en Syrie et en Irak : l’une politique (c’est 9 jours à Raqqa), l’autre médiatique (une plongée dans l’unique radio libre du Kurdistan animée par des journalistes issus des différentes communautés) et la troisième éducative (le portrait d’un groupe d’étudiants de l’université de Mossoul qui font de leur grande bibliothèque brûlée par Daech, un espace d’échanges et d’expression libres)